Arrêtons les Chicanes et votons !

Par Eric Tréguier le 16.05.2019

Le président du groupe Altrad et président du MHR (Montpellier Hérault Rugby), Mohed Altrad, se jette dans l'arène politique en appelant à voter pour la candidate LREM aux européennes, Nathalie Loiseau.

Mohed Altrad, président du groupe Altrad et du MHR, le Montpellier Hérault Rugby, apporte son soutien à la candidate LREM, Nathalie Loiseau. Mais surtout appelle à faire un geste fort en faveur de l'Europe : voter !

« Les élections pour le Parlement européen s'annoncent. Elles sont proches, à portée de main. Sans doute la campagne ne s'ouvre-t-elle que dans quelques jours, mais déjà on en parle sous l'angle de la chicane et de quelques chiffres : 60 % d'abstention, 22 % des intentions de vote pour le Rassemblement National, ce qui le mettrait en tête des partis en France. Ces deux chiffres m'ont interpellé et m'ont poussé à écrire ce court billet. Mon parcours, des rives de l'Euphrate à celle du Lez, de la Djézireh au Roussillon, ne me prédispose guère à parler de l'Europe. Il m'a néanmoins permis de fonder un groupe international, grâce auquel j'ai pu faire connaissance avec l'Europe justement, découvrir la diversité de ses cultures, leur singularité comme leur complémentarité, et constater combien elles pouvaient s'enrichir en s'entre-aidant. Lorsque je suis arrivé en France j'avais peu de chose ; non tout à fait rien, on n'a jamais rien. Je n'étais pas un privilégié. Je n'étais certainement pas un nanti.

J'avais peu mais l'avenir m'était ouvert, des possibilités m'étaient offertes : des connaissances, des amitiés, une ville, Montpellier, un pays, la France et, au-delà, un monde d'initiatives. Il ne tenait qu'à moi de les saisir et, avec leur aide, de forger mon destin. Je l'ai fait, non sans difficultés. J'ai croisé le rejet, j'ai rencontré la bonne volonté. Je n'ai pas désespéré. En 1985, j'ai établi mon Groupe et, à travers lui, j'ai pu visiter les pays de cette Union Européenne dont – les dates par un heureux hasard coïncidaient – les frontières allaient être abattues en 1989. J'y ai croisé des ostracismes, j'y ai rencontré des volontés bienveillantes. Or tandis que l'ostracisme était borné, sans imagination ni unité, les bonnes volontés avaient un air de faille, une identité qui passait les frontières, une unité de vue et de sentiment, plus profonde que tous les règlements et tous les traités ; et, pour moi, c'est cela l'Europe. Je ne voudrais pas que le mouvement se renverse, que se constitue un front du ressentiment et que l'Europe trouve son unité aberrante dans la haine et la détestation de tous vis-à-vis de tous. Je sais bien que l'Union Européenne est une réalité complexe à l'histoire difficile, parfois mal lisible, qu'il a fallu bâtir sur les ruines d'une guerre, qui est toujours et encore à édifier. Oui, l'Europe est un effort continu. Mais c'est une chance énorme d'échange et de coopération, de prospérité et de rapprochement des peuples et des personnes.

Faire barrage aux populismes

Saisir cette chance passe par l'élection de nos représentants au Parlement européen. Qu'on les élise pour prolonger l'action menée ou pour l'amender, il n'importe. Il convient de voter. Car, contrairement à la rumeur que les populismes alimentent, les politiques ne sont pas tous corrompus et les fonctionnaires ne sont pas tous des technocrates. Ce sont souvent, très souvent, des gens compétents qui s'efforcent dans le cas présent de construire l'Europe à travers l'écoute, le dialogue, la réflexion et le travail en commun. Que si l'on souhaite, en tant qu'électeur, en tant que peuple si l'on veut, faire entendre sa voix ce n'est certainement pas en se détournant des échéances électorales et en se jetant dans les rues. Je n'ai jamais cru que la destruction avait des vertus créatrices ni la table rase. Ne nous y trompons pas, les mouvements populistes, qui germent un peu partout dans cette Europe menacée et dans le monde, ne trahissent pas un désenchantement du politique. Ce sont des mouvements politisés, qui se mobilisent à chaque occasion et nourrissent leur force de nos faiblesses. Nous le savons, nous l'avons entendu lors des dernières élections présidentielles, les extrémismes, de droite ou de gauche, et leur populisme respectif, s'ils s'opposent sur la scène nationale se rejoignent et s'entendent pour rejeter l'Union Européenne.
Mais l'Union Européenne n'est pas, faut-il le rappeler aux oublieux, qu'un ensemble de législations, ni même seulement un marché commun. C'est avant tout une idée de l'homme qui privilégie le compagnonnage, l'accord, l'amitié. Ceux qui rejettent l'Europe, rejettent cette idée. Voilà pourquoi il faut se mobiliser pour voter, pour ma part ce sera en soutenant la liste menée par Nathalie Loiseau. Voter pour faire barrage aux populismes mais voter surtout pour participer à la construction de cette Europe ouverte, cette Europe de partage où, jusqu'à quand, il fait encore bon vivre. »

 

Your browser is out-of-date!

Update your browser to view this website correctly. Update my browser now

×